News221 – Waly balago seck est bien le fils de son père car selon Saint Augustin, « tout fils tient de son père tout ce qu’il est et il ne peut cesser d’être ce qu’il est ».
Le Sénégal, notre pays a la chance d’avoir des artistes de renommée mondiale, surtout dans le domaine de la musique. Youssou Ndour, Baba Maal, Ismaël Lô, Thione Seck, Oumar Pène, Coumba Gawlo et tant d’autres, ont sillonné le monde pour hisser le Sénégal au fronton de l’universel.
D’autres, plus versés dans le domaine traditionnel, ont contribué à la renommée de notre pays avec leurs voix leur musique et leur élégance. Je revois encore Amadou Ndiaye Samb et Samba Diabaré Samb au festival mondial de Helsinki, avec leurs xalam et leurs voix douces et violentes comme la vie .
De nos jours celui qui est dans le cœur des sénégalais est incontestablement Waly Balago Seck, dont le père qui a quitté ce bas monde il y a quelques temps, est reconnu comme l’un des plus grands paroliers, sinon le plus grand de la musique Sénégalaise.
Waly chante mieux que Joe Dassin, l’auteur de « l’été indien » et émeut plus que Johnny Hallyday avec son célèbre succès : « mon fils entre les mains du fossoyeur ».
La musique de Waly a la capacité d’émouvoir d’autant qu’elle insinue dans les veines fragiles, le sang de la vigueur et du bonheur intégral. Quand Waly chante, son cœur et sa foi se déploient comme étendard au vent pour déverser partout quelques instants de bonheur, qui font aimer la vie malgré ses innombrables incertitudes et sa frivolité. Waly n’a pas regretté d’être le fils de Thione, tout comme Thione n’a pas regretté d’être le père d’un tel prodige.
Les deux étaient liés par une fusion, voire une osmose et une symbiose, au point que leur entente n’a jamais souffert de malentendu si minime soit-il. La notoriété de Waly a largement dépassé les frontières de notre cher pays, où il jouit du respect et de la considération de ses compatriotes tous âges confondus. Chaque jour et chaque instant, il s’efforce de réactualiser ses rapports avec ses semblables et d’assumer sa « Sénégalité », sans complexe et sans détour. Sa sociabilité est assurément le fait de son père qui a veillé sur son éducation, basée essentiellement sur les valeurs et vertus d’un peuple toujours debout et jamais couché.
Dans cette éducation, sa mère Diaga, n’est pas en reste, grâce aux valeurs qu’elle incarne et qui lui ont valu la belle chanson que Thione lui a dédiée.
Tout le Sénégal est fier de ce fils aux élans féconds et plaise à Dieu, qu’il vive aussi longtemps que le soleil se couchera à l’ouest et aussi longtemps que l’aube auréolée de lumière laiteuse révélera le jour de toutes les espérances.
Logeant chez Ala Hinde Fall, au cœur de la médina, je suis allé le voir avec mon confrère Serigne Ali Cissé, à l’époque directeur de rédaction de la revue «Zone 2». C’est là-bas à l’abri de tous regards qu’il montait pièce par pièce ce qui allait devenir son orchestre le « Ram-Daan ». Pendant plusieurs heures, nous avons discuté sur le nom de l’orchestre et écouté des titres de sa création dont celui qui est dédié à l’UNESCO.
Le reportage que nous avons réalisé sur Thione et ses ambitions, avait fini de révéler ses immenses qualités d’artiste fécond, avec un répertoire de plus de cinquante titres tous prêts à être livrés aux mélomanes. Thione est resté attaché à moi avec une reconnaissance rare de nos jours.
C’est le lieu de saluer sa mémoire et celle de son remarquable protecteur Ala Hinde Fall, qui était capable de tous les sacrifices pour que son protégé Thione, le poète philosophe, à la voix d’or, reste éternellement dans le top des plus grands musiciens du monde.
Thione est parti pour un voyage sans retour, créant un émoi dans la population qui l’aimait et qu’il aimait, avec toute la force de son âme. Aujourd’hui que nous sommes entrain d’égrener nos vieux souvenirs, je puis affirmer ma fierté d’avoir contribué tant soit peu à son rayonnement aussi bien à la radio qu’à la télévision sénégalaise. Nos ferventes prières l’accompagnent dans sa demeure éternelle.
Majib Sène
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