21 novembre 2024

News221.net

La vraie actualité en temps réel

Moustapha Guirassy : «Il n’a jamais été question de stigmatisation»

Le débat sur le voile à l’école fait rage. Le ministre de l’Education nationale a d’abord tenu à rappeler le contexte qui a permis au Premier ministre, Ousmane Sonko, d’aborder cette question de «l’inclusion scolaire» et de «l’inclusion sociale». C’était aussi, recadre-t-il, «un contexte où il fallait mettre sur la table un sujet important, celui de l’inclusion».

A la question adressée au Premier ministre, «que comptez-vous faire pour les enfants des Daaras ?», Ousmane Sonko, souligne Guirassy, a répondu : «Dans la même logique et toujours constant par rapport au principe de l’inclusion sociale et scolaire, il est revenu en disant : «Nous devons œuvrer pour que tous les enfants, les citoyens, se retrouvent dans l’école. L’école, elle est là pour tous nos enfants. Nous devons, pour les enfants en situation de handicap, les accompagner.» Et, poursuit le ministre, puisqu’il répondait donc à l’enfant de daara, il dit : «Il faut absolument que vous soyez intégrés dans le système.» Et d’ailleurs, remarque-t-il, «lorsqu’un enfant, parce qu’il porte le voile, est interdit d’accès dans une école, je trouve que ce n’est pas bien, il faut que ces pratiques-là cessent».» Moustapha Guirassy précise qu’«il n’a jamais été question, dans le discours, de stigmatiser ni la communauté islamique ni la communauté catholique chrétienne». Il dit avoir été personnellement très surpris de «voir les journaux faire un lien extrêmement dangereux» et, poursuit-il, «franchement en pensant s’attaquer au chef du gouvernement, ils sont, sans le savoir ou en le faisant sciemment en tout état de cause, en train, en fait, de saper les bases d’une Nation». Aussi d’indiquer : «Et c’est là le message le plus puissant du chef du gouvernement, en rappelant la position constante et ferme de l’Etat. Nous parlons d’un Etat, un Etat cimenté, une Nation qui a un ciment réalisé par le truchement d’une Constitution qui met en avant une laïcité, un Etat laïque, une République, une Nation laïque, qui fait le bonheur du Sénégal, qui fait la singularité du Sénégal, qui fait son signe distinctif, qui fait qu’aujourd’hui nous sommes enviés partout, c’est notre chère Constitution.»

Pour le ministre de l’Edu­cation, il faut «rappeler l’importance de la Constitution, rappeler aussi l’importance du citoyen, ce qui signifierait qu’en réalité, Ousmane Sonko est en train de protéger non seulement l’enfant de daara, mais aussi l’enfant qui porte la Croix. Si on l’écoute très bien, le chef du gouvernement est en train de dire que même dans une école dite musulmane, à partir du moment où le projet pédagogique est républicain, répond du ministère de l’Edu­cation nationale, on ne peut pas refuser l’accès à un enfant qui porterait la Croix ou des perles sacrées. C’est ça le message».

M. Guirassy trouve «dommage» qu’«on entende, après, certains parler de l’Eglise. Non, ce n’est pas l’Eglise qui s’est prononcée ici, ce sont des politiciens qui se prononcent ici, ce sont des citoyens qui ont, peut-être, soif de visibilité ou, peut-être, dans une certaine logique simplement, mais vraiment, c’est une gratuité extraordinaire de la part de certains qui sont en train dangereusement d’évoquer, de provoquer et de porter des discours qui ne sont pas bons pour nos sociétés». Le ministre de l’Education nationale renchérit : «Le Premier ministre nous a instruit de soumettre tous les règlements intérieurs des différentes écoles à l’épreuve du règlement supérieur qu’est la Constitution. Pour avoir l’autorisation d’exercer, parmi les pièces à fournir, il y a le règlement intérieur, lequel, dans l’ordonnancement juridique, ne peut pas être au-dessus de la Constitution. Dans l’ordonnancement juridique, il y a la Constitution qui lie tout et, après, il y a les règlements intérieurs, lesquels ne peuvent pas avoir des dispositions qui vont dans le sens contraire de la Constitution.»

Pas plus tard qu’hier (samedi), se rappelle Moustapha Guirassy, «le Premier ministre me disait : Je ne m’adressais même pas, en réalité, à la gent catholique, je m’adressais même, parfois, à des musulmans qui, dans une école musulmane, pourraient être tentés d’exclure un enfant musulman ou une fille musulmane qui ne porterait pas le voile». Et même pour ça, dit-il, «l’école n’aurait pas le droit de le faire». «Tout ce qui se dit n’engage que ceux qui portent ce genre de discours et on les connaît, on les reconnaît et, franchement, je dirais simplement comme Jésus le disait : «Oh mon Seigneur, pardonne-leur, c’est parce qu’ils ne savent.»».