24 novembre 2024

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Les Chroniques du Doyen – Lettre ouverte à Maître Augustin Senghor, Président de la Fédération Sénégalaise de Football (Par Majib Sène)

News221 – S’il y’a dans ce pays des compatriotes qui vous défendent contre vents et marées, j’ai la prétention d’en faire partie. Depuis votre candidature à la Présidence de la Confédération Africaine de Football et ce qu’il en est advenu, mes sentiments pour vous n’ont jamais variés.

En parcourant mes chroniques publiées sur Dakarmidi.net, j’ai toujours mis l’accent sur votre intégrité, votre abnégation et votre envie jamais édulcorée de servir le football de notre pays. Après trois mandats à la tête du football sénégalais, vous devez accepter l’alternance pour mieux vous occuper de vos nouvelles fonctions à la Confédération Africaine de Football ; en effet, vous êtes élu premier vice-président de la confédération, fonctions qui viennent couronner l’excellent travail que vous avez abattu au sein de l’institution depuis votre arrivée au comité exécutif.

Au Sénégal, avec l’équipe qui vous entoure, vous avez fait tout votre possible pour essayer de hisser le football sénégalais au sommet de la gloire. Malgré le classement très honorable de notre équipe nationale de football au niveau mondial, les sénégalais ne sont pas contents à cause de nos échecs répétés en Coupe d’Afrique des Nations. Tant qu’il n’y aura pas de trophée accroché à la vitrine de la Fédération, votre magistère sera jugé négatif sur toute la ligne.

Entamant votre troisième mandat, vous avez déclaré urbi et orbi que c’était votre dernier et que pour rien, vous ne brigueriez un autre. Pour cette raison et pour insuffisance de résultats globaux, et en plus de votre sortie malheureuse en réponse aux revendications légitimes de Sadio Mané, revendiquant une pelouse de qualité, une bonne partie des sportifs ne vous soutiennent plus. Ces derniers considèrent le consensus partiel autour de votre candidature comme un vrai coup d’État, dont les conséquences peuvent déteindre négativement sur l’ensemble de notre football. Si votre ambition d’être reconduit à la tête de la fédération se réalise, je demeure convaincu, sans être un oiseau de mauvais augure, que vous n’en tirerez pas des dividendes intéressants.

L’unité des cœurs n’étant pas réunie pour soutenir une cause commune, il y’a alors de fortes chances que les objectifs fixés ne se réalisent pas. Je suis persuadé que dans notre pays, il n’y a personne qui aime le football autant que vous. Mais cela, à mon avis, ne suffit pas pour faire l’unanimité. Ni l’équipe nationale, ni les clubs engagés en compétitions africaines sauf en de rares exceptions, n’ont remporté aucun titre de gloire ce qui ne plaidé pas pour votre cause. Souvenez vous du Président Abdou Diouf, lors de sa première élection à la tête de la Francophonie à Beyrouth. Devant l’hésitation de certains pays membres pour des raisons de politique politicienne, il a immédiatement enfourché le cheval de la dignité en proclamant devant tous que si son élection ne se faisait pas à l’unanimité, il refuserait le poste. Grâce à cette prise de position, il a rempli tous ses mandats avec un immense succès. Ainsi, à la conférence de Dakar où il quittait ses fonctions de Secrétaire Général, tous les Chefs d’État, sans exception, ont clamé à la face du monde, qu’on peut succéder à Abdou Diouf mais on ne peut pas le remplacer. La suite leur a donné raison sur toute la ligne.

C’est la première fois dans l’histoire de la Fédération Sénégalaise de Football, qu’une pétition est lancée pour contester la candidature de quelqu’un. Cette pétition ayant récolté des milliers de signatures en si peu de temps, doit vous amener à mesurer le pour et le contre de votre candidature.

Face à l’histoire, il vous appartient de prendre la bonne décision étant entendu qu’elle vous suivra toute la vie et sera collée à votre peau comme une sangsue. En cette circonstance difficile, je vous renouvelle ma sympathie ainsi que mes pensées affectueuses. N’oubliez jamais que le Sénégal est un pays où naissent, vivent et s’épanouissent tous les paradoxes. Nos compatriotes ont la détestable habitude de vouer aux gémonies ce qu’ils ont adoré hier. D’autres, sans réellement être avec vous, vous poussent indirectement à persister dans l’erreur avant de vous lâcher après la chute. N’écoutez pas les voix qui crient dans le désert et faites ce que vous dicte votre conscience. Je ne suis ni un devin, ni un donneur de leçon, ni un prétentieux pour parler de la sorte. Que Dieu veille sur notre football et que les succès tant espérés, balisent son chemin.

Majib Sène