21 novembre 2024

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Les Chroniques du Doyen – Qu’est-ce qui nous fait peur ? (par Majib Sène)


News221 – Le Sénégal ce pays pour lequel des hommes et des femmes ont tout donné pour qu’il devienne un Eldorado, a troqué cette belle réputation contre un centre névralgique où convergent toutes sortes de vilenies. Pas un jour on ne se réveille sans qu’on déplore quelque part, une agression sexuelle, un assassinat, un accident mortel, un viol, un vol avec effraction, un incendie criminel, un immeuble qui s’effondre et j’en passe. En cette période où nous sommes à quelques encablures de la Tabaski, tout Dakar se transforme en foirail qui attire toutes sortes de pollution avec en filigrane, des marchands ambulants qui sont chargés de couteaux, de machettes, de haches, faisant à tue tue-tête l’éloge de ces instruments dangereux entre des mains irresponsables. Pendant la période caniculaire, l’océan se transforme en mangeur d’êtres humains, avec un bilan qui provoque de partout, la désolation et le deuil .

L’encombrement humain se mêlant à celui des véhicules, crachant des fumées qui assombrissent l’espace, plus d’autres désagréments musicaux qui tympanisent à longueur de journée et des routes qu’on barre sans autorisation, pour des soi-disant manifestations religieuses, constituent autant de décors indésirables qui affectent la bonne réputation de ce pays. La dégradation vertigineuse des bonnes mœurs, l’impolitesse érigée en système, le libertinage aveugle et la banalisation outrancière des institutions, plongent le pays dans une longue nuit noire. Pourtant, les pouvoirs publics n’ont de cesse de rappeler à l’ordre les récalcitrants et même de sévir parfois, mais la résistance est toujours là, prête à planter ses banderilles. On est davantage désolé lorsqu’on veut circuler en ville. Les trottoirs sont occupés par le petit commerce et le peu d’espaces qui restent, sont dangereusement occupés par les piétons et les véhicules toutes marques confondues et même les charrettes. Tout ceci, offre à nos yeux un spectacle désolant qui nous colle à la peau comme des sangsues. Il convient de reconnaître les efforts qui sont faits pour embellir, surtout la capitale, avec des infrastructures ultra modernes, des espaces verts, des places publiques luxuriantes et d’autres endroits enchanteurs qui agrémentent la vie.

L’aspect physique de Dakar est un des plus beaux d’Afrique, jugement fondé sur la base des villes que nous avons visitées. L’ancien ministre du Président Senghor, feu Abdoulaye Fofana, à l’occasion de l’inauguration de l’agence Ghana Airways, disait en parlant de tourisme, que le Cap-Vert n’était plus aussi vert qu’autrefois. Il alertait déjà sur la dégradation progressive de l’espace Dakarois, ville qui peut jouer un rôle capital dans le domaine touristique ; d’où la nécessité contraignante de veiller sur l’environnement, quoique cela puisse coûter. Négliger cette donnée fondamentale, c’est ouvrir inexorablement la voie à ce que les spécialistes appellent l’effet de serre additionnel, responsable en grande partie du dérèglement climatique actuel. Quand on est à la fois sous la menace de l’être humain, avec ses excès et ses contradictions, on ne peut qu’avoir peur.

L’environnement est un secteur clé dans tout processus de développement, raison pour laquelle le gouvernement a créé dans son attelage, un département spécifique, chargé de gérer sans parcimonie, toutes les questions environnementales. La rareté des espaces habitables, due en partie par une explosion démographique, n’est pas pour faciliter une politique environnementale aisée ; mais les efforts se poursuivent, même si au niveau de la capitale, on déplore les constructions à usage d’habitations, dans des zones inondables. C’est l’une des conséquences des terribles inondations qui se produisent en période de fortes pluies. Face à tous ces problèmes divers et variés, il n’est point indiqué de rester contemplatifs, mais de redoubler d’efforts pour sauver ce qui peut l’être. Nous avons confiance en l’avenir, car ce qui se réalise en ce moment sous nos yeux dans tous les secteurs d’activité de la vie nationale, est non seulement réconfortant, mais davantage mobilisateur. C’est dans la poursuite permanente des efforts accoucheurs de progrès, dans l’abnégation et dans la détermination, qu’on construit avec succès l’avenir. Tous ensemble, marchons la main dans la main, afin que ce Pays que nous aimons sans nuance, reste toujours debout et jamais couché. C’est un pari audacieux que nous faisons sur l’avenir qui appartient aux peuples qui ne brisent leurs chaînes de leur solidarité et qui font de leurs acquis, une rampe de lancement vers le progrès

Récemment, la gendarmerie nationale a mené une forte opération de sécurisation de Dakar, qui l’a conduit dans le quartier appelé cyniquement « cité imbéciles ». La découverte a été effrayante à tous points de vue, faisant de ce quartier une bombe à retardement. La capitale sénégalaise et ses environs sont truffés d’endroits mal famés, réputés être le réceptacle de tous les dangers. Mais le professionnalisme de nos forces de sécurité et de défense, nous rassure à plus d’un titre malgré les turbulences et tumultes récurrents que l’on constate dans le pays.

Majib Sène