Les Chroniques du Doyen – Sokhna Aïda Thioune, qui est elle réellement ? (Par Majib Sène)

News221 – Au Sénégal, en Afrique et un peu partout dans le monde, des femmes par le fait de l’histoire ou simplement par le concours de circonstances heureuses, sont devenues célèbres, voire même très célèbres. Néfertiti, Jeanne d’Arc, la Pucelle d’Orléans, la Reine Ndieubeut Mbodj du Walo, Aline Sitoé Diatta de Cabrousse, en Casamance, pour ne citer que ces célébrités, ont marqué leur époque d’une pierre blanche.

Elles sont entrées dans l’histoire par la grande porte, inscrivant partout leurs noms comme une écriture en incuse d’Oracle. Malgré les impertinences et les soubresauts insaisissables de la vie, elles occupent, même à leur corps défendant, le devant de la scène comme si elles sont des régulatrices incontournables.

Sokhna Aïda Thioune, veuve de Cheikh Béthio, fait partie, qu’on le veuille ou non, de ces femmes célèbres, d’autant que partout où elle est, les attentions se braquent sur elle sans que réellement la cause soit connue.

Quatrième épouse de Cheikh Béthio, elle a fini par ravir le cœur de son époux qui en a fait au propre comme au figuré, sa dulcinée.

Du vivant de son époux, il se susurre de partout que celui-ci lui aurait dit officiellement que tu es moi et je suis toi. De ce fait, elle était devenue sans conteste, l’oreille et la bouche de son mari, en plus qu’elle était pratiquement dépositaire de tous les secrets de son mari. À la mort de ce dernier, la presque totalité des fidèles lui ont fait allégeance, faisant de facto d’elle, la tenante du pouvoir. D’aucuns même dans le feu de l’action, l’ont immédiatement élevée au rang de Khalife, avec tous les attributs que détenait son défunt mari. À commencer par toutes ses coépouses qui ont courbé l’échine devant elle, lui jurant obéissance en toutes choses et en toutes circonstances.
Pour certifier cet aveu de taille, elles lui ont offert des présents de valeur inestimable, gage de leur fidélité et de leur loyauté.

Toutefois, dans la confrérie Mouride, il n’est pas permis qu’une femme arbore le grade de Cheikh, ce que lui a fait comprendre la plus haute autorité. Mais cette mise en demeure n’ayant pas l’effet escompté, elle a été menacée d’exclusion en cas de persistance. Décrétée personne indésirable à Touba, dans le principal fief du Mouridisme, elle continue de mener des activités parallèles dans d’autres localités, toujours avec, pourrait on dire, le soutien aveugle de ses partisans.

Malgré tout , partout où elle se rend, en France comme partout ailleurs, des grappes humaines en nombre incalculable viennent à sa rencontre, la considérant comme une véritable messie. De l’argent, de l’or, des voitures de luxe et tout ce qui peut faire plaisir, lui sont offerts avec un engouement indescriptible. Récemment dans la banlieue Dakaroise où elle était en visite, une foule enthousiaste, bigarrée, est venue l’accueillir, avec des chants et danse et des présents dont la valeur est inestimable, gage de sa fidélité et de son engagement sans faille à ses côtés.

Ainsi, Sokhna Aïda ne passe pas inaperçue, auréolée de son titre controversé de héritière absolue de Cheikh Béthio. Mais la réalité est là incontournable, car on a beau la contester, elle est toujours là, luisante comme un soleil d’été. Tout le monde se pose la question de savoir qui elle est, quels sont ses secrets, comment fait elle pour avoir pratiquement le monde à ses pieds, et enfin, pourquoi elle ne se remarie pas malgré son charme et sa beauté ; autant de questions dont elle a seule les réponses.

Majib Sène